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Une initiative deBruxelles Environnement

Chapitre I : La nature et la qualité de vie

En créant un cadre de vie plus sain et plus résilient aux inondations et aux vagues de chaleur, en fournissant une part de notre alimentation ainsi que de nombreux loisirs…, la nature, même urbaine, contribue à notre qualité de vie et à notre bien-être physique et mental. Découvrez dans ce chapitre comment la nature nous rend tous ces services. 


Consultez le rapport 2022 (non mis à jour en 2024) au format .PDF
© Yves Fonck

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La nature offre de nombreux services

La nature (végétation, animaux, eau, etc.) nous rend de nombreux services écosystémiques, en particulier en ville. Qu’elle soit dans les parcs, les réserves naturelles, les jardins, la forêt ou dans les rues, la nature nous rafraîchit, absorbe la pluie et, de ce fait, diminue le risque d’inondations et recharge les nappes phréatiques, capte le carbone. Elle contribue ainsi à créer un cadre de vie plus sain et améliore la qualité de vie des citadins. En contribuant à un cadre de vie plus résilient aux inondations et aux vagues de chaleur, elle est notre meilleure alliée pour faire face aux changements climatiques.

Le saviez-vous ?
  • En été, la température est en moyenne plus élevée de 3° au centre de la Région que dans sa périphérie plus rurale.
  • La nuit, la différence peut monter jusqu’à 8-9°. La nature réduit la température localement grâce aux arbres et à l’ombre qu’ils apportent et grâce à l’évapotranspiration produite par la végétation en général, les sols chargés d’eau de pluie, les cours d’eau et étangs, etc.
  • Il y a en moyenne 3 fois plus d’épisodes de fortes chaleurs dans le centre de Bruxelles qu’en périphérie rurale.
© Bruxelles Environnement

La nature nous fournit aussi de la nourriture et est source de loisirs. Dans certaines conditions, elle peut améliorer localement la qualité de l‘air en filtrant certains polluants et réduire l’exposition au bruit. Elle participe ainsi à notre bien-être mental et physique.

Pour pouvoir nous rendre tous ces services, la nature doit disposer d’une place suffisante pour se déployer. La Ville-Nature est donc une ville avec une biodiversité riche et fonctionnelle, qui garantit la stabilité et la performance des services écosystémiques. Une ville où les insectes pollinisateurs peuvent assurer la reproduction des plantes, où la matière organique est recyclée et la fertilité des sols assurée par de nombreux organismes, où les eaux de pluie s’infiltrent dans les sols, etc.

La nature remplit de nombreuses fonctions sociales

Pour peu qu’ils soient accessibles au public, les espaces verts ou la nature en général remplissent aussi de nombreuses fonctions sociales : détente, éducation, agriculture, contacts sociaux... par les balades, le jeu, le sport, l’observation de la nature, les rencontres ou les sorties en famille et entre amis, etc. La nature permet aux citadins de se ressourcer de multiples manières, ce qui participe à leur qualité de vie au quotidien.

  • Une stratégie de maillage jeux a été développée afin de doter tous les quartiers de plaines de jeux pour les enfants et d’infrastructures adaptées aux adolescents. La Région compte environ 594 aires ludiques et sportives (recensées en 2023), dont 115 sont gérées par Bruxelles Environnement (2022).

Carte interactive : Plaines de jeux et équipements sportifs (2022)

  • La Région compte aussi près de 400 sites potagers (recensés en 2018). Leur nombre a augmenté de 30 % entre 2013 et 2018, mais la superficie totale de l’ensemble des sites a diminué de 4 % sur la même période. De son côté, Bruxelles Environnement met 419 parcelles potagères à disposition du public dans ses espaces verts (répartis sur 14 sites), cumulant 3,4 ha de superficie cultivée (2022). Les potagers constituent également des espaces verts, supports pour la biodiversité, bien que de qualités diverses à cet égard.
  • En 2023, environ 12% des ménages bruxellois déclarait produire une partie de son alimentation grâce à un potager collectif ou une parcelle privée de potager collectif.

Carte interactive : Les potagers collectifs et familiaux (2018)

Carte interactive : Les potagers de Bruxelles Environnement (2018)

  • Les espaces verts, c’est aussi l’occasion pour les amateurs de nature d’observer le vivant. Ainsi, de plus en plus de citoyens participent à la collecte de données environnementales sur le portail www.observations.be. La version bruxelloise de ce portail a collecté entre 2008 et 2024 près d'1.890.000 observations portant sur 6.640 espèces.
Les Bruxellois.e.s sondés

En mai 2022, un sondage visant à collecter des informations sur les comportements, usages, compréhension et ressentis des Bruxellois.e.s par rapport à la « nature » a été effectué à la demande de Bruxelles Environnement (AQrate, 2022).

  • 88% des sondés considèrent qu’il faut développer plus d’espaces dédiés à l’agriculture urbaine et aux potagers
  • 85% des sondés soutiennent l’idée de planter davantage d’arbres fruitiers dans les espaces verts...
  • ...voire les rues et les places publiques (74%)
  • ...même si de 70% à 74% des sondés estiment que les fruits provoquent des glissades ou des salissures, attirent les guêpes, les mouches et les rats et n’osent pas consommer les fruits qui poussent en rue (pollution).
© Jérémy Bette, Natagora

La nature, source de santé... inégalement répartie

Les citadin.e.s cumulent de nombreuses expositions aux pollutions telles que le bruit, la pollution atmosphérique, la pollution lumineuse, etc. En Région de Bruxelles-Capitale, on estime que :

  • L’exposition aux PM2,5, NO2 et O3 dans l’air a causé respectivement 627, 323 et 19 décès prématurés en 2018.
  • Chaque Bruxellois.e perd en moyenne 4 mois de vie en bonne santé à cause de la gêne ou des troubles du sommeil liés au bruit des transports.
  • Les habitant.e.s des villes sont plus exposés aux îlots de chaleur urbains. Selon Sciensano, 1503 décès supplémentaires ont été observés en Belgique lors de la canicule d’août 2020, et 807 lors des vagues de chaleur de l’été 2022.
  • 40% de la population aurait des difficultés psychologiques comme l’anxiété, des troubles dépressifs ou des troubles du sommeil. Or de nombreuses études démontrent les bienfaits de la nature pour la santé mentale.

La végétalisation accrue de l’espace public et le maintien de poches d’espaces verts partout sur le territoire est donc aussi une question de santé publique.

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© Bruxelles Environnement

Des inégalités sociales et environnementales cumulées

La Région bruxelloise est une ville dense : elle compte 7.441 habitants par km2, presque 20 fois plus que la moyenne nationale. Derrière ce chiffre, se cache toutefois une réalité fort différente d’un quartier à l’autre : les facteurs environnementaux positifs (présence de la nature) et négatifs (trafic, ilots de chaleur, etc.) sont inégalement répartis, la couverture végétale, la disponibilité en espaces verts accessibles et la qualité biologique des sites n’étant pas uniformes.

  • On estime que dans le quadrant nord-ouest de la première couronne de la Région, près de 40% de la population souffre de précarité socio-économique. La précarité est corrélée à une moins bonne santé. Or les quartiers les plus précaires sont aussi les quartiers les plus denses : carencés en espaces verts, ils sont aussi les plus exposés au phénomène des îlots de chaleur (augmentation de la température liée à la minéralisation).
  • La pollution sonore concerne par contre tout le territoire régional (3/4 des habitants sont exposés à des niveaux sonores importants et 86% des Bruxellois pensent que le bruit affecte leur santé). Les zones de calme se situant principalement dans les espaces verts et les intérieurs d’îlots, les populations des quartiers densément construits et densément peuplés sont donc plus en carence de zones de calme que les populations des quartiers plus aérés. C’est le même constat pour l’exposition aux particules très fines (PM 2,5).

Les quartiers du centre et du quadrant nord-ouest de la première couronne cumulent ainsi la précarité socio-économique, l’exposition à la pollution atmosphérique, au bruit, à de plus fortes températures en cas de vagues de chaleur (îlots de chaleur) et un moindre accès à la nature (cf. page Accessibilité des espaces verts et zones de carence).

© F. Didion, Bruxelles Environnement

La nature vue par les Bruxellois.e.s

Début 2022, Bruxelles Environnement a sondé la population bruxelloise pour connaître sa perception de la nature et de quelle manière elle la fréquente.

Le baromètre nature 2022 a montré que 8 personnes sur 10 se disent intéressées par la nature à Bruxelles. Leur intérêt augmente légèrement avec l’âge. Plus de 9 personnes sur 10 considèrent que les espaces verts sont indispensables aux Bruxellois qui n’ont pas de jardin.

La nature, perçue d’abord comme une richesse et un facteur santé

  • La nature embellit la ville et permet de se détendre et de se ressourcer (95%).
  • Elle est importante à l’équilibre physique et mental, est une richesse pour les générations futures, donne de la valeur aux sites et aux quartiers, est un habitat pour la faune et la flore (93%).
  • Elle améliore la qualité de l’air (92%).
  • Elle est un lieu de rencontres, a un rôle social (89%).
  • Elle est utile pour la lutte contre les changements climatiques (88%).
  • Elle est menacée par les constructions (87%).
  • Elle est source de nourriture (75%).
Des priorités qui font consensus

11 actions ont été proposées aux sondés, avec des résultats affichant une adhésion importante :

  • 6 actions sont nécessaires pour plus de 9 personnes sur 10 : améliorer la sensibilisation aux enjeux de la protection de la nature, imposer la préservation de la nature dans tous les projets d’aménagement de la ville, gérer les espaces verts de manière plus naturelle, planter des arbres dans l’espace public, aménager plus d’espaces verts dans le centre-ville et préserver les friches et terrain vagues non bâtis.
  • Pour plus de 8 personnes sur 10, il faut plus d’espace pour l’agriculture urbaine, des rues-parcs plus végétalisées, retirer asphalte et béton afin de régénérer les sols et végétaliser les bâtiments.
  • « Seulement » 7,5 personnes sur 10 souhaitent qu’on réduise la place de la voiture en ville au profit de la nature.