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Une initiative deBruxelles Environnement

Renouées asiatiques Fallopia japonica , F. sachalinensis et F. x bohemica

Apprenez à reconnaitre et gérer ces plantes exotiques envahissantes !

Caractéristiques principales

Synonyme botanique Reynoutria japonica, Reynoutria sachalinensis, Reynoutria ×bohemica
Famille Polygonaceae
Typologie Herbacée vivace
Port Érigé ou droit
Statut Liste noire (Espèce exotique envahissante interdite)
Espèce exotique envahissante
Drainage Sol drainant • Sol frais • Sol humide • Sol sec
Exposition Lumière
Type de Sol Indifférent
Taille 2000 à 3500 cm
Diamètre 2 à 4 cm
Paysage Ville Campagne • Ville Dense • Ville d'Eau
Biotope Tous types
Prédilection pour les terrains perturbés et remaniés, les alluvions et bords de rivières, les milieux ouverts, talus, et même les jardins
Origine Asie
Couleur (fleurs) Blanche
Feuillage Caduc
Intérêt pour la biodiversité Néfaste
Mode de propagation principal Séparation des rhizomes • Bouturage • Marcottage

Observez, identifiez, découvrez

Les renouées asiatiques dont fait partie la renouée du japon ont un impact négatif sur la biodiversité à Bruxelles, ainsi que dans d’autres régions du monde où elles se sont répandues. Ses effets sont multiples:

  • Concurrence avec les espèces indigènes : les renouées asiatiques parce qu'elles se reproduisent par voie végétative ont tendance à coloniser de nouveaux sites, à se propager et se régénérer trés rapidement. Ces plantes peuvent former des populations denses. Elles concurrencent les plantes indigènes locales pour la lumière, les nutriments et l’espace. Par ailleurs, grâce à leur capacité allélopathique à inhiber chimiquement la croissance des plantes concurrentes, elles bloquent le développement racinaire des autres espèces. Tout ceci entraîne un déclin des espèces végétales indigènes, et affecte les espèces animales qui en dépendent. 
  • Impact sur la faune : bien que les renouées asiatiques ne soient pas toxiques pour la faune, leur envahissement affecte les espèces animales qui dépendent des plantes indigènes pour la nourriture, l’abri ou la reproduction.


  • Déstabilisation des berges : les renouées asiatiques peuvent également coloniser les berges des cours d'eau. Leurs rhizomes robustes peuvent entraîner des problèmes d'érosion des sols et altérer par conséquent la qualité de l'eau, nuisant ainsi aux habitats aquatiques et aux espèces qui en dépendent.
Le saviez-vous ?

Introduites comme beaucoup de plantes invasives pour leurs qualités ornementales et fourragères, les renouées asiatiques sont encore très présentes dans les jardins des particuliers. 


Trois espèces envahissantes

Trois renouées asiatiques sont envahissantes : la renouée du Japon (Fallopia japonica), la renouée de Sakhaline (Fallopia sachalinesis) et leur hybride la renouée de Bohème (Fallopia x bohemica). La renouée du Japon est reconnaissable par ses feuilles dont la base est tronquée, terminées par une pointe, assez fermes et longues de 7 à 15 cm. Les feuilles de la renouée de Sakhaline ont une base cordée, sont plus molles et plus grandes (25 à 30 cm de long).

L’important n’est pas de savoir les distinguer, puisque les méthodes de lutte sont les mêmes pour les trois espèces (c’est pourquoi nous parlons ici des « renouées asiatiques »), mais plutôt de savoir qu’elles sont toutes les trois envahissantes. 

Renouée du Japon

Renouée de Bohème

Renouée de Sakhaline


Cycle biologique

Toutes les renouées asiatiques ont des tiges creuses montant jusqu’à 3,5m de haut et formant un léger zigzag, souvent tachetées de rouge. 

Les renouées asiatiques font des fleurs blanchâtres en grappes apparaissant à l’aisselle des feuilles à la fin de l’été. 

Les rhizomes descendant à 2 m de profondeur (voir plus) et s’étendant à plusieurs mètres autour du massif.

    En Belgique, les renouées asiatiques ne produisent presque pas de graines viables. Leur reproduction est principalement assurée par le bouturage à partir de bouts de tiges ou de rhizomes. Chaque fragment de rhizome ou de tige de renouée asiatique comporte des bourgeons qui peuvent facilement donner un nouveau foyer d’invasion. Ces plantes ont énormément progressé dès les années 1960 à la faveur de grands travaux d’infrastructure, par le déplacement de terres contenant des rhizomes. Leur propagation reste aujourd'hui essentiellement due à la dispersion accidentelle de fragments lors de la gestion et par le transport de terres de remblais. Chaque nouvel individu est donc un clone de la plante dont il est issu.

    • Floraison : août à octobre
    • Feuillage : mars à août
    Fleurs : Août - Novembre
    Feuilles : Mars - Septembre

    Dès la mi-mars, les renouées asiatiques peuvent pousser de plusieurs centimètres par jour !

    Mesures de gestion

    Les plantes exotiques envahissantes nécessitent une gestion attentive, afin de limiter leur propagation. Il s’agit notamment de prendre des mesures pour éviter leur dispersion via les morceaux de racines et de tiges, les mouvements de terres, la fauche, etc.

    Attention lors des travaux d’aménagement et d’entretien et, bien-sûr, lors des opérations de destruction !

    Intervenir ou pas ? Avec quelle intensité ?

    Durant les 2 premières années de son installation sur un nouveau site, les renouées ne forment pas encore des massifs denses. Lorsque le peuplement n'est encore formé que de pousses éparses, il est possible de viser une éradication. En revanche, si vous intervenez sur un massif déjà dense, l'éradication sera plus complexe et nécessitera des techniques plus lourdes. 

    Selon la vigueur du peuplement et sa précocité, le type de site à traiter, sa valeur biologique et son accessibilité, mais aussi en fonction de la gêne occasionnée et de la capacité à assurer un suivi régulier sur le long terme, choisissez d'intervenir ou non.

    En fonction des objectifs de gestion défini, plusieurs finalités sont possibles : Soit la gestion visant l'éradication, soit le contrôle de la population, soit la non-intervention.

    Précautions

    Quelle que soit la méthode de gestion, veillez à respecter toutes les précautions, sans quoi vous risquez d’aggraver la situation :

    • Intervenez toujours sur tout le massif de renouées, plus une zone tampon d’au moins 3 m tout autour de celui-ci.
    • Visitez le site géré au moins une fois par an (entre mai et juillet) afin d’éliminer les repousses. Même si aucune repousse n’est observée, il est important d’assurer ce suivi pendant au moins 3 ans !
    • Ne jetez jamais de renouées dans la nature.
    • Avant de quitter le site, veillez à ne pas disséminer des fragments de renouées via les véhicules (sillons des pneus, semelles de chaussure), les engins de chantier et les outils.
    • Les tiges et rhizomes doivent de préférence être incinérés. Si vous êtes un particulier, éliminez les dans des sacs blancs destinés à l'incinération (résidus ménagers), ou laissez les sécher, mais dans ce cas il faudra veiller à ce qu’ils ne soient pas en contact avec le sol (bâche) et qu’ils ne risquent pas d’être emportés par le vent ou l’eau, ni par des animaux ou des humains. Si vous êtes un professionnel, transportez les résidus dans des sacs fermés vers un incinérateur.
    • Si vous devez transporter les tiges et rhizomes, veillez à ce que rien ne puisse être disséminé durant le trajet.
    • Ne compostez jamais vous-même de résidus de renouées !
    • Ne coupez jamais des renouées avec des outils/engins qui risquent de disséminer des fragments, comme des gyrobroyeurs, des taille-haies, des débroussailleuses à fil, etc. 

    Recommandations

    Les techniques recommandées sont :

    • Arrachez manuellement ou mécaniquement les plants 4 à 12 fois par an entre avril et octobre sans décapage de la terre, ou 1 fois par an entre avril et octobre en décapant la terre sur 50 cm en profondeur et en largeur au delà de la zone colonisée. Ramassez tous les résidus de végétaux de façon irréprochable et détruisez-les par incinération ou compostage industriel. Envoyez les terres contaminées vers un centre de traitement. 
    • Bâchez le sol après avoir coupé les parties aériennes de la plante, sur toute la zone contaminée et sur une zone tampon de 5 mètres. Maintenez la bâche pendant au moins 4 ans. La bâche doit être bien opaque (EPDM ou bâche géotextile non-tissée de 300g/m² minimum). Associez cette technique à une plantation et accompagnez-la d'un arrachage répété des repousses. 
    • Excavez le sol sur une surface de 5 mètres autour du spot de renouées et sur une profondeur de 1 à 2 mètres (à adapter tant que des rhizomes sont encore observés sur les parois d'excavation). Envoyez les terres contaminées vers un centre de traitement.
    • Pratiquez l'éco-pastoralisme, sur site clôturé. Faites pâturer la plante au stade des jeunes pousses (0 à 40cm). Cette pratique est intéressante et ne génère pas de risque de dissémination.
    • Générez de l'ombrage, par plantation d'arbres, arbustes, grimpantes aprés la coupe des renouées. Cette technique doit s'accompagner d'arrachage régulier des repousses. 
    • Fauchez 4 à 12 fois par an entre avril et octobre pendant au moins 5 ans et jusqu'à disparition de la population, dans une optique d'éradication. Fauchez 1-2 fois par an au maximum de la biomasse (juin à août) dans une optique de contrôle de la population. Les résidus de fauche peuvent-être laissés sur place pour autant qu'ils ne comportent pas de tiges lignifiées, fragments de rhizomes ou collets racinaires. 
    • Proscrivez le fauchage à proximité d'un cours d'eau. 
    • N'utilisez par de débroussailleuse pour cette opération de fauche, privilégiez les outils manuels et effectuez un seul passage afin d'éviter les petits morceaux et ses possibles disséminations. 
    Attention

    Une éradication par traitement du sol nécessite de passer par une entreprise spécialisée soit pour terrasser et exporter les terres contaminées, soit pour les traiter par concassage-bâchage ou les enfouir. 


    Intensité de gestion

    Fréquence de la gestion Trés fréquent #4/4

    Conditions idéales de développement

    Exposition Ensoleillé #4/4
    Type de sol Sec à humide #3/4
    Renouée asiatique © Ed Stikvoort, Saxifraga

    Obligations, interdictions... que dit la loi ?

    Il est interdit de :

    • Introduire, cultiver, vendre, transporter ou libérer dans la nature des espèces exotiques envahissantes réglementées.

    Il est obligatoire de :

    • Obtenir une dérogation de la Région pour détenir, sous des conditions strictes telles que le confinement, des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l’Union Européenne ou inscrites sur la liste bruxelloise dans un cadre scientifique ou pour des raisons d’intérêt public majeur.

    Fiches espèces associées