Parc Bruyn : une reconversion de friches en un vaste parc à Neder-Over-Hembeek
Le projet Bruyn consiste en la reconversion d’anciennes friches agricoles, complètement mises à nu et tassées, situées rue Bruyn à Neder-Over-Hembeek, en un vaste espace public vert récréatif à vocation écologique dont les deux parties (nord et ouest) sont implantées autour de nouveaux complexes de +/- 200 logements (moyens et sociaux) développés par le CPAS de Bruxelles, ainsi qu’à proximité d’une placette de quartier polyvalente qui accueille la Maison de Quartier.
.jpg)
Caractéristiques générales
CPAS Ville de Bruxelles
Restauration de différents habitats par la succession secondaire botanique sur ancienne friche agricole mise à nu lors de la construction d'un lotissement
Pour la création de parcs alliant objectifs écologiques et récréatifs
Dans le but de limiter le phénomène de fragmentation de ce territoire d’entre-villes, les deux sites Bruyn ont été pensés comme une seule entité et leur programmation, gestion et développement paysager ont été conduits suivant la même logique paysagère, elle-même greffée aux entités voisines (Nos Pilifs, Craetbos, …) par la promenade verte de Neder-Over-Heembeek dans une optique d’expansion du maillage vert.
La proposition d’aménagement a tiré parti de la rencontre entre la périphérie semi-rurale et le contexte urbain dense du quartier Bruyn afin d’affirmer une identité mixte où les fonctions liées à l’urbanisation croissante s’intègrent harmonieusement au cadre environnemental de haute valeur.
Les parcs sont traités en strates végétales successives démarrant à hauteur des pelouses rases (jeux et repos) proches des habitations, puis de prairies de fauche avec bouquets d’arbustes spontanés, pour enfin rejoindre des espaces de restauration des lisières arborées. L’objectif principal était de restaurer une large couverture végétale et de diversifier les habitats.
.jpg)
Le projet d’aménagement paysager comprend :
- De larges zones de prairie fleurie à fauchage tardif et à profils variés (pauvre et sec, plus riche ou inondable)
- Deux vergers participatifs conservatoires de variétés anciennes de fruitiers naturellement résistant (RGF)
- Une large dépression en prairie humide pour recueillir et tamponner le surplus des eaux de ruissellement lors d’épisodes pluvieux intenses
- La plantation de nombreux massifs et sujets arborescents, tous indigènes, afin de créer une transition et de maintenir une zone végétale tampon entre les bâtiments et le parc. Les essences choisies visent toutes à favoriser le développement de la biodiversité du site (caractère mellifère, spontané…)
- De grands potagers urbains pour les citoyens et une serre collective avec accès à des pompes manuelles d’eau de pluie récoltant les eaux de toitures des logements voisins
- La préservation d’une Zone de Haute Valeur Biologique (au PRAS) et le développement d’une zone de reconversion végétale spontanée comme tampon entre la ZHVB et le parc.
- Un programme récréatif et sportif : terrain multisports, aires de jeux d’âges variés, parcours didactique, parcours santé, mur escalade horizontale…
- De nombreuses aires de repos et de pic-nic, ainsi qu’un large dôme végétal en saule tressé
La programmation partagée avec les résidents s’est inscrite dans une volonté de créer des espaces d’appropriation par tous les âges et en veillant à réserver des espaces privés, publics et semi-publics sans nécessairement cloisonner ces espaces. Ainsi, le long des résidences, les jardins privés sont séparés de la zone publique du parc (et dans laquelle on retrouve aussi les espaces récréatifs les plus actifs) par une zone semi-publique articulée autour d’un large fossé transformé en noue. Ce fossé peut être enjambé par des petites passerelles qui permettent de rejoindre la zone publique. Le projet a aussi vu la création d’un compost collectif de déchets verts accessible et géré par les résidents.
Promis déjà pour 2010, en parallèle de la construction des logements par le CPAS de la Ville de Bruxelles, le parc Bruyn n’avait pu voir le jour à l’époque, faute de financement, laissant les locataires contempler l’ancienne friche agricole, ravagée par les engins de chantier et tout à fait impraticable.
La mission des architectes-paysagistes d’ARTER Architects a dès lors commencé par un volet participatif avec les différents locataires des lotissements et les services techniques afin de définir la programmation du parc. Plusieurs ateliers ont été menés (de type map-it et esquisse à casser) ainsi que des visites de terrains. Dans un deuxième temps, un travail participatif a été mené avec les associations du quartier (Nos Pilifs, Promenade Verte NOH, ...) afin d’envisager des synergies possibles de gestion et d’animation du lieu. Ce round a donné lieu à des adaptations du plan, notamment au niveau des tracés pédagogiques dans les zones à Haute Valeur Biologique.
Afin de sensibiliser les usagers du parc, une campagne de panneaux didactiques a vu le jour ainsi qu’un verger citoyen. Durant le chantier, les concierges assuraient le rôle d’ombudsman et de relayer les avancements aux locataires. A ce titre, en cours de travaux, des demandes fréquentes de réalisation d’un terrain multisports supplémentaire sont apparues et le CPAS y a répondu favorablement.