Canard colvert Anas platyrhynchos
Découvrez cet oiseau parmi les plus communs sur nos plans d'eau.
.jpg)
Caractéristiques principales
Protection stricte sur tout le territoire régional (Annexe II.2.1, Ord. Nature)
Observez, identifiez, découvrez
Ce canard de grande taille est l'un des plus communs sur les plans d'eau bruxellois. C'est un canard dit barboteur ou "de surface", ne pouvant pas s'immerger pour plonger entièrement. Le mâle en plumage nuptial est très reconnaissable à sa tête vert irisé, son fin collier blanc et sa petite "crolle" noire au bout de la queue. La femelle est plus discrète, toute de beige et brun écaillée. Les deux sexes s'identifient aussi par un carré de plumes bleues bordées de lignes noires et blanches, appelé miroir, bien visible en vol et parfois sur les flancs au repos. C'est un canard grégaire, rarement observé seul.
Si le mâle est très présent au début de la période de reproduction, protégeant énergiquement sa femelle, il la quitte dès l'incubation. Son plumage est bien trop visible des prédateurs. La femelle colvert élève alors seule ses jeunes qui ne savent donc pas à quoi ressemble un mâle adulte. C'est grâce au miroir spécifique à chaque espèce de canard que les femelles qui s'accoupleront pour la première fois pourront reconnaître un mâle de leur espèce.
Cycle biologique
Chez les canards, les couples se forment dès l'automne, les parades pouvant durer tout l'hiver. La ponte a lieu à partir de mars, parfois même dès fin février.
La femelle, avec son plumage cryptique, est plus discrète que le mâle. Elle élève seule sa couvée, de 8 à 13 œufs. L'incubation dure de 27 à 28 jours. Quelques minutes après l'éclosion, les poussins sont capables de quitter le nid pour suivre leur mère sur l'eau (espèce nidifuge). Le canard colvert est sédentaire dans nos régions. Les populations locales sont gonflées en hiver par la présence d'hivernants venus des pays nordiques.
- Visibilité : janvier à décembre
- Migration : septembre à février
- Reproduction : mars à juillet
Risques de confusion
Canard chipeau
Canard siffleur
Sarcelle d'hiver
Canard souchet
Canard pilet
Place dans l’écosystème
Le canard colvert est omnivore. Il est nettement végétarien une grande partie de l'année, se nourrissant de plantes et graines variées, aquatiques ou non. En période de reproduction il privilégie par contre la nourriture animale comme de petits poissons, têtards, limaces, vers, escargots...
Le nid est construit au sol, dans un endroit bien caché à proximité de l'eau. Il est fabriqué avec de l'herbe, des joncs, des feuilles, et garni de duvet.
Le canard colvert est peu exigeant et s'adapte partout où il y a des zones humides d'eau douce, qu'il s'agisse d'étangs, cours d'eau calmes, marais... Il apprécie les eaux peu profondes riches en végétation, aux berges végétalisées, riches en invertébrés.
Gérez et accueillez
Pour favoriser cette espèce
- Privilégiez les berges naturelles aux berges bétonnées. Elles sont plus accueillantes pour les oiseaux, attirent insectes et batraciens, fournissent abris et nourriture aux oiseaux.
- Améliorez la qualité des eaux dans les cours d'eau et les plans d'eau.
- Favorisez la croissance des plantes hydrophytes indigènes qui réalisent une épuration naturelle de l'eau.
- Sensibilisez les visiteurs des espaces verts à ne pas nourrir les oiseaux (voir Le saviez-vous ?).
- Sensibilisez le public à ne pas jeter dans les étangs des animaux exotiques achetés comme les poissons rouges et les tortues aquatiques qui peuvent perturber l'écosystème aquatique, modifier les chaînes alimentaires et être porteurs de nouvelles maladies.

- Proscrivez les pesticides.
- Ne relâchez pas d'animaux domestiques ou exotiques dans les étangs (tortues, poissons, crustacés d'aquarium...).
- Ne nourrissez pas les oiseaux d'eau. Cette pratique favorise notamment des espèces invasives comme l'ouette d'Egypte et la bernache du Canada dont la présence en nombre est défavorable aux espèces indigènes.

Les animaux sont capables de trouver seuls leur nourriture dans la nature et ils savent bien mieux que nous ce dont ils ont besoin. En particulier le pain, souvent mouillé, gonfle dans leur estomac et peut provoquer des troubles digestifs. Il ne leur apporte pas non plus les nutriments qui leur sont nécessaires, ce qui peut provoquer des carences alimentaires.
La nourriture qui se perd dans l'eau peut aussi perturber l’équilibre écologique d’un étang et déstabiliser son fonctionnement (avec développement d'algues bleues ou de botulisme en cas de fortes chaleurs). Le meilleur service que nous puissions rendre aux oiseaux est donc de leur laisser un maximum d’espaces naturels accueillants, riches en végétation leur fournissant des abris et une nourriture saine et équilibrée.
Il est d'ailleurs interdit de nourrir les animaux sauvages dans les espaces verts de la région.