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Une initiative deBruxelles Environnement

Cigogne blanche Ciconia ciconia

Découvrez cet oiseau d'une grande élégance régulièrement observé dans la Région, en particulier dans la zone du canal.

Caractéristiques principales

Nom latin Ciconia ciconia
Famille Ciconiidae
Sous groupe Autres oiseaux
Paysage Ville Campagne • Ville d'Eau • Ville Dense
Statut de protection Espèce intégralement protégée
Protection stricte sur tout le territoire régional (Annexe II.2.1, Ord. Nature)
Statut de conservation Préoccupation mineure IUCN
Origine Indigène
Taille 95 à 120 cm
Rareté, abondance Occasionnelle
Poids 3000 à 3500 g
Longévité 15-20 à 30

Observez, identifiez, découvrez

La cigogne blanche, même lorsqu'on en a l'habitude, inspire une certaine forme d'émerveillement. Sa taille impressionnante et sa beauté n'y sont sans doute pas étrangères. Elle habite aussi nos imaginaires, depuis l'enfance : dans les contes et dessins animés, c'est elle qui amène les nouveaux nés à leurs parents (ce qui n'est toutefois pas démontré scientifiquement).

La cigogne fait partie du groupe des grands échassiers. C'est un oiseau de grande taille chez lequel tout est long : le cou, le bec et les pattes. Le plumage est entièrement blanc à l'exception des plumes du bout des ailes (rémiges primaires et secondaires) qui sont entièrement noires. Les adultes ont le bec et les pattes rouge vif. 

Les jeunes au nid sont de couleur plus terne, avec le bec noir : ils gardent des taches noires sur le bec devenu rouge jusqu'à leur deuxième été ce qui permet d'identifier les juvéniles. 

En vol, on la distingue par son cou tendu. Les ailes, longues et larges, sont adaptées au vol ascensionnel : les cigognes utilisent les ascendances thermiques, des courants d'air chauds qui leur permettent de s'élever en altitude en dépensant peu d'énergie. Il y a peu de dimorphisme sexuel ; mâles et femelles sont semblables, le mâle pouvant être légèrement plus grand que la femelle, avec un bec également un peu plus grand.


Cycle biologique

Les cigognes sont très attachées à leur site de nidification ; elles y reviennent à chaque saison de reproduction et les couples se reforment généralement d'année en année. Les oiseaux reviennent de leur site d'hivernage dès la mi-février. 

Fin mars, les femelles pondent de 3 à 5 œufs qui incubent environ 33 jours. Les cigogneaux quittent le nid entre 8 à 10 semaines après l'éclosion des œufs. Les parents les nourrissent encore pendant 1 à 3 semaines, progressivement de moins en moins, jusqu'à l'autonomie des jeunes. Les jeunes cigognes atteignent la maturité sexuelle au bout de 3 à 4 ans.

Les cigognes partent en migration un mois après que les jeunes aient quitté le nid.

Historiquement, les cigognes européennes étaient strictement migratrices, gagnant l'Afrique et l'Inde pour y passer l'hiver. Depuis quelques décennies, du fait de la captivité (perte de l'instinct de migration, notamment pour éviter la mortalité) et des hivers doux associés au réchauffement climatique, de nombreuses cigognes hivernent dans nos régions. On peut donc potentiellement les observer toute l'année. Elles profitent alors des décharges pour y trouver de la nourriture de piètre qualité.

  • Visibilité : janvier à décembre
  • Reproduction : mars à juillet
  • Migration : septembre à février
Visibilité : Janvier -
Reproduction : Avril - Août
Migration : Septembre -
Migration : Janvier - Mars
Le saviez-vous ?

Il est courant que certaines passereaux comme le moineau domestique ou l'étourneau sansonnet nichent dans le bas de la structure du nid des cigognes blanches. Les nids de cigogne constituent également des sites d'alimentation pour des oiseaux insectivores comme les hirondelles, les martinets et différentes espèces de chauves-souris, l'apport de proies au nid ainsi que les déjections des cigognes attirant nombre d'invertébrés. Les nids de cigognes sont de véritables petits écosystèmes strictement protégés !

Risques de confusion

Cigogne noire

Grande aigrette

Place dans l’écosystème

Alimentation Carnivore • Insectivore • Piscivore • Prédateur
Spécialisation alimentation Généraliste
Les cigognes mangent de petits mammifères (souris, taupes…), des amphibiens, des reptiles, des petits poisons, et des invertébrés tels que des vers, des escargots et des limaces, des coléoptères... Elles ont aussi appris à profiter des décharges à ciel ouvert où elles se nourrissent de déchets alimentaires .
Lieu de reproduction Bâtiments • En colonies • Arbres
Elles aménagent leur nid en hauteur, dans des endroits découverts., à la cime d'un arbre, sur un pylône, sur un toit, une cheminée… Elles s'accommodent également très bien de plateformes artificielles. Elles nichent en colonies lâches et volontiers à proximité des humains. Le nid est consolidé et agrandi d'année en année et peut atteindre 2 mètres de diamètre et 500 kg ! C'est l'un des nids les plus impressionnants de toute l'avifaune.
Biotope Bâtiment • Prairie • Zone humide
La cigogne blanche est une espèce de milieux ouverts : elle a besoin de grands espaces herbacés, type prairies riches, pour y chasser sa nourriture. Dans des milieux trop densément boisés, elle ne peut déployer aisément ses grandes ailes.

Gérez et accueillez

Menaces

Au cours du 20ème siècle, les populations de cigognes se sont dramatiquement effondrées, en particulier à cause de certains pesticides (organochlorés), de l'intensification agricole à partir des années 50 (remembrement, drainage des sols, etc.) ou de la chasse. Depuis l'interdiction des pesticides incriminés, et avec de grands efforts de protection (création d'aires protégées, captivité avec réduction de l'instinct migratoire, réintroduction...), les populations se rétablissent dans toute l'Europe. Bien-sûr, il demeure une série de menaces, parmi lesquelles le réchauffement climatique, les collisions avec des lignes électriques ou des éoliennes, l'exposition à des produits dangereux et toxiques dans les décharges, l'empoisonnement par les pesticides (notamment produits de dératisation en Europe, désinsectisation et lutte contre les criquets pèlerins en Afrique...), l'agriculture toujours plus intensive, le braconnage...

Les cigognes restent rares à Bruxelles, où on peut les observer dans la zone du canal, notamment près de l'incinérateur. Des nidifications n'ont pas encore été recensées, mais des projets d'installation de plateformes sont initiés.

Pour favoriser cette espèce

  • Installez des plateformes pouvant accueillir des nids.
  • Les nids de cigogne étant de véritables écosystèmes fournissant de la nourriture ou des sites de nidification à d'autres espèces, il est important de préserver les nids existants même s'ils ne sont pas occupés. Ils sont strictement protégés.
  • Préservez les zones humides et les milieux ouverts (peu arborés).
  • Proscrivez les pesticides, ces produits toxiques pouvant se répercuter dans la chaîne alimentaire des oiseaux.
  • Proscrivez l'utilisation de rodenticides (produits de dératisation).
© Dixi, CC BY-SA 3.0