Thécla du bouleau Thecla betulae
Découvrez ce papillon estival d'intérêt régional, commun en Région bruxelloise !

Caractéristiques principales
Protection stricte limitée aux parcs, bois, zones vertes et de haute valeur biologique (Annexe II.3. A, Ord. Nature) ; Espèce d'intérêt régional (Annexe II.4, Ord. Nature)
Observez, identifiez, découvrez
Ce petit papillon diurne est reconnaissable à ses ailes brunes, ourlée de blanc et d'une petite "flamme" orangée sur le bord des ailes arrières, très fine excroissance sur le bord de l'aile postérieure (arrière). L'espèce affiche un dimorphisme sexuel : la femelle a des taches oranges en forme de croissant sur les ailes antérieures (avant).
Le revers des ailes est jaune soufré, teinté d'orange et de deux fines lignes blanches. Le corps est blanchâtre, y compris les pattes, et de grands yeux noirs se démarquent clairement. Le dos est plutôt marron.
La chenille, d'un vert feuille discret est légèrement striée de blanc ; en vieillissant, elle devient plus brune et permet ainsi un meilleur camouflage dans la litière de feuilles mortes. Elle est petite et velue, très segmentée et aplatie. La tête, bien noire, est particulièrement rétractile et souvent non visible. La nymphe est trapue, de couleur brun sombre.
Comme les pucerons, les larves de thécla du bouleau sécrètent un liquide sucré et sont, à ce titre, entretenues et défendues par les fourmis qui s'en délectent. C'est essentiellement la fourmi noire (Lasius niger) qui chouchoute les larves de thécla chez nous. La relation s'étend parfois jusqu'à la nymphose, qui peut s'effectuer à l'abri dans les fourmilières.
Consultez la carte de répartition des espèces Natura 2000
Cycle biologique
Le thécla du bouleau est une espèce univoltine : elle ne produit qu'une nouvelle génération par an.
Les mâles, qui émergent quelques jours avant les femelles, se retrouvent souvent en groupe au sommet des bouleaux et c'est sans doute ce qui vaut son nom à l'espèce, alors qu'elle ne consomme en rien cette plante. Après l'émergence des femelles, mâles et femelles se rencontrent au sommet d'arbres comme les frênes ou les chênes et érables où pullulent les pucerons producteurs de nectar. L'accouplement se fait dans les cîmes, sans vol nuptial.
Après l'accouplement, les femelles pondent les œufs isolés sur des rameaux de prunellier qu'elle choisit, presque toujours du côté sud ensoleillé, et de préférence à des endroits abrités du vent. Sa préférence va pour cela aux transitions entre les rameaux de 1 et de 2 ans ou à la base d’une épine, à environ 1 m à 1m50 du sol. Une femelle pond environ 5 œufs par jour, à quelques centimètres les uns des autres, et change de lieu de ponte quotidiennement.
Les petits œufs blancs passent l'hiver avant d'éclore au printemps peu avant ou en même temps que les arbres débourrent. Les chenilles, surtout actives la nuit, se développent pendant quelques semaines, d'abord cachées à l'intérieur des bourgeons fraîchement éclos, puis sous la face inférieure des feuilles. Elles se dirigent ensuite vers le sol, et se nymphosent généralement dans la litière au pied des prunelliers, sous une feuille morte ou parfois même dans une fourmilière.
- Adultes (imagos) et reproduction : août à septembre
- Chenilles : avril à juin
- Nymphose : juillet
Place dans l’écosystème
Les chenilles se nourrissent de prunellier et d'autres espèces de prunus sp. comme les pruniers, abricotiers ou mirabelliers. Les adultes (imagos) butinent diverses plantes nectarifères (verge d'or, eupatoire chanvrine, ronces, angélique des bois, chardons, etc.) et - surtout les mâles - le miellat produit par les pucerons. L'espèce ne consomme pas le bouleau, contrairement à ce que son nom suggère.
Ponte d'1 œuf à la base des épines de certains rameaux de prunellier exposés au sud (transition bois jeune et vieux, de un à deux ans) à 100-150cm du sol.
La thécla a besoin d'un paysage comportant des fourrés de prunelliers et des arbres de rencontre distinctifs, généralement associé aux lisières et au paysage bocager, mais aussi aux talus et bermes plantées.
Gérez et accueillez
Le thécla du bouleau est une espèce qui peut parcourir une distance de quelques centaines de mètres le long d’une lisière ou de fourrés où pousse sa plante hôte.
Les mâles sont relativement sédentaires et restent sur place, mais les femelles sont capables de bien s’orienter dans le paysage et peuvent parcourir de plus longues distances à la recherche de lieux de ponte adéquats, en traversant parfois des milieux ouverts.
Les haies et bandes boisées jouent un rôle de couloirs pour ces théclas, dont une exigence minimum est de disposer de couloirs suffisamment larges (au plus larges, au mieux), et sans discontinuités de plus de 50 mètres. Autre contrainte, l'espèce a besoin de rameaux relativement jeunes, ce qui implique une gestion assez active des lisières.
Pour favoriser cette espèce
Offrez le couvert avec des plantations adaptées
- Plantez des prunelliers indigènes d'origine locale (pour assurer la synchronisation du débourrement et de l'éclosion des œufs) ou, éventuellement et en complément, dans des milieux moins sauvages, d'autres espèces de Prunus indigènes et fruitiers cultivés.
- Plantez des haies et/ou des lisières contenant des pruneliers .
- Veillez à laisser le long des haies et lisières un ourlet de ronces, de rosiers sauvages et d'autres espèces spontanées à floraison tardive pour le nectar - pratiquez-y la fauche tardive.
- Renforcez les haies et lisières de quelques grands arbres de rencontre (bouleaux, frênes, chênes, érables).
- Veillez à laisser des feuilles mortes dans les massifs boisés en hiver.
- Proscrivez l'utilisation de pesticides.
- Evitez de perturber la litière où peuvent se trouver des nymphes.
Gérez les haies et lisières existantes
- Recépez la zone arbustive en rotation sur 5 à 10 ans (tous les ans, par tronçons successifs de 100 m maximum dans les grands espaces, et pas plus de 50% du linéaire total). Les buissons âgés offrent moins de jeunes rameaux adéquats.
- Si possible, recherchez les œufs au préalable, marquez les rameaux où il y en a et déposez-les dans des buissons qui ne seront pas coupés.
- Optez pour une gestion par écopâturage pour garantir le rajeunissement des rameaux par broutage, en maintenant des zones en défens à l'abri des brouteurs.
- Créez ou favorisez des tracés sinueux, qui diversifient les expositions et l'abritement du vent.
- Préservez ou favorisez les arbres de rencontre (bouleaux, frênes, chênes, érables) dans ou à proximité directe des lisières.
-
Fauchez l'ourlet buissonnant en rotation sur 3 à 5 ans (tous les ans, par tronçons successifs de 100 m maximum), plutôt en automne ou en hiver afin de préserver l’offre de nectar, et pour les autres espèces. Une lisière présente aussi l’avantage que les
prunelliers vont y faire des rejets, et accroîtront ainsi la disponibilité de jeunes pousses pour la ponte. - Si une grande partie des prunelliers se trouve dans cet ourlet, préférez cependant un fauchage estival.

Espèce objectif Natura 2000
Des objectifs de conservation quantitatifs et qualitatifs sont fixés pour chaque espèce d'intérêt régional ou communautaire présente dans les sites Natura 2000 de la Région bruxelloise.
ZSC I Forêt de Soignes et Vallée de la Woluwe
Objectifs quantitatifs
- Au minimum, maintien des populations existantes.
Objectifs qualitatifs
- Maintien ou restauration des habitats appropriés pour les différents stades de développement des oeufs, chenilles, chrysalides et adultes, tenant compte des exigences écologiques de l’espèce.
- Maintien ou restauration d'un paysage varié composé de zones boisées et lisières ainsi que des biotopes urbains et des éléments linéaires du paysage.
- Cf. objectifs qualitatifs relatifs à l’habitat 6430.
ZSC II Zones boisées et ouvertes d'Uccle
Objectifs quantitatifs
- Au minimum, maintien des populations existantes.
Objectifs qualitatifs
- Maintien ou restauration des habitats appropriés pour les différents stades de développement des oeufs, chenilles, chrysalides et adultes, tenant compte des exigences écologiques de l’espèce.
- Maintien ou restauration d'un paysage varié composé de zones boisées et lisières ainsi que des biotopes urbains et des éléments linéaires du paysage.
- Cf. objectifs qualitatifs relatifs à l’habitat 6430.
ZSCIII Marais de Jette et Ganshoren
Objectifs quantitatifs
- Au minimum, maintien des populations existantes.
Objectifs qualitatifs
- Maintien ou restauration des habitats appropriés pour les différents stades de développement des oeufs, chenilles, chrysalides et adultes, tenant compte des exigences écologiques de l’espèce.
- Maintien ou restauration d'un paysage varié composé de zones boisées et lisières ainsi que des biotopes urbains et des éléments linéaires du paysage.
- Cf. objectifs qualitatifs relatifs à l’habitat 6430.
En savoir plus
Fiches des espèces d'intérêt régional de la Région de Bruxelles-Capitale et des espèces y bénéficiant d'une protection stricte.