Bernache du Canada Branta canadensis
Apprenez à reconnaitre cette oie exotique envahissante très présente à Bruxelles.
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Caractéristiques principales
Espèce exotique envahissante préoccupante pour la Région bruxelloise (Annexe IV, Ord. Nature). Espèce exotique envahissante, préoccupante pour l'UE.
Observez, identifiez, découvrez
La bernache du Canada est une espèce d'oiseau appartenant à la famille des Anatidae, la même famille que les canards, les oies et les cygnes. Elle est originaire d'Amérique du Nord et est l'un des oiseaux migrateurs les plus reconnaissables et répandus en Amérique du Nord. Elle est considérée comme une espèce exotique envahissante dans beaucoup de régions du monde, dont la région bruxelloise.
C'est un oiseau de taille moyenne à grande, reconnaissable par son apparence distincte. Son plumage est principalement gris beige foncé, avec une tête et un cou noirs qui contrastent avec une poitrine et des joues blanches distinctives. Le bec est noir, relativement court et conique. Les pattes et les pieds sont également noirs.
Il n'y a pas de dimorphisme sexuel : les mâles et femelles sont identiques. Seuls les juvéniles sont d'apparence plus terne.
Ces oiseaux de parc ornementaux étaient très à la mode dans les jardins anglais du XVIIème siècle, d’où ils se sont échappés pour s’établir dans la nature. Les bernaches ont également été introduites pour la chasse. Les individus se comptent actuellement par centaines en région bruxellois, et centaines de milliers en Europe.
Cycle biologique
Monogame, la bernache forme des couples pour la vie, lors de sa deuxième année. En cas de décès, elles peuvent toutefois trouver un ou une nouvelle partenaire. Des cas de polygamie sont aussi rapportés.
Au printemps, la femelle pond de 4 à 8 œufs blancs, les femelles plus âgées produisant de plus grandes nichées. L'incubation dure de 23 à 30 jours, la couvaison étant assurée par la femelle, qui délaisse rarement le nid, tandis que le mâle défend le territoire en se tenant à distance.
Dès l'éclosion, les petits sont en capacité de quitter le nid et se nourrir (espèce nidifuge). Ils suivent les parents et se déplacent en marchant vers les étendues d'eau qui font office de zones d'élevage des couvées, parfois bien éloignées des nids.
Six à neuf semaines plus tard, les petits sont en âge de voler. Ils restent avec les parents jusqu'au printemps suivant.
À l'état sauvage, en Amérique du Nord, l'espèce est migratrice. Chez nous, en revanche, elle est sédentarisée.
- Visibilité : janvier à décembre
- Reproduction : mars à juin
Place dans l’écosystème
Le régime de la Bernache du Canada est végétarien : elle se nourrit principalement d'une grande variété d'herbes, de plantes aquatiques, de laîches, de graines de céréales et de graminées, et de baies. Contrairement aux autres anatidés, elle se nourrit principalement sur la terre ferme.
La Bernache niche au sol, dans les zones humides, dans un nid de branchettes et autres matériaux végétaux, tapissé de duvet.
Les bernaches du Canada vivent dans divers habitats aquatiques, tels que les lacs, les rivières, les marais, les estuaires et les zones côtières, généralement bordés de grandes zones herbeuses rases, comme des pelouses ou prairies.
Cohabitez et évitez les nuisances
La bernache du Canada peut avoir divers impacts sur les milieux qu’elle occupe en nombre.
La présence prolongée des troupeaux de bernaches dans et aux abords des plans d'eau peut contribuer à l’eutrophisation par la défécation dans l’eau, augmentant les quantités de nutriments, provoquant le développement d’algues bleues et du botulisme.
Le rassemblement bernaches durant quelques semaines en un même endroit peut également occasionner des dégâts importants liés aux déjections qui rendent les sentiers de promenade et les pelouses impropres aux loisirs. Le piétinement des oies accentue l'érosion des berges et sa présence dans des milieux fragiles comme les roselières dégrade ces habitats. Le broutage conséquent réduit généralement la strate herbacée.
Tout comme l'ouette d'Egypte, la bernache peut avoir un comportement agressif et territorial envers les espèces d'oiseaux indigènes (notamment l'oie cendrée) et piétiner leurs nids. Cette espèce est également considérée comme un vecteur potentiel de la maladie de Newcastle et de l’influenza (grippe) aviaire.
Son agressivité et sa perturbation des milieux peuvent paradoxalement favoriser certains canards qui bénéficient de l'éloignement des prédateurs, comme les renards, et de l'augmentation de ressources alimentaires lorsque les bernaches font remonter des plantes submergées.
Pour contribuer à limiter les impacts de cette espèce
- Diversifiez les aménagements naturels accueillant pour la biodiversité et offrant des zones de nidification sécurisées pour les autres espèces d'oiseaux aquatiques.
- Mettez en œuvre le fauchage tardif des berges pour réduire l'installation des bernache qui préfère les pelouses rases.
- Ne nourrissez pas les oiseaux aquatiques et évitez de laisser de la nourriture dehors à leur portée.
- Ne relâchez en aucun cas des animaux dans la nature.
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Ne relâchez jamais d’animaux exotiques dans la nature : c'est non seulement être préjudiciable à la biodiversité (compétition alimentaire ou pour les sites de nidification, prédation, transmission de maladies…), mais aussi aux animaux relâchés eux-mêmes qui pourraient ne pas y survivre (climat, disponibilité en nourriture, etc.).
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Obligations, interdictions... que dit la loi ?
Il est interdit de :
- Introduire, cultiver, vendre, transporter ou libérer dans la nature des espèces exotiques envahissantes réglementées.
Il est obligatoire de :
- Obtenir une dérogation de la Région pour détenir, sous des conditions strictes telles que le confinement, des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l’Union Européenne dans un cadre scientifique ou pour des raisons d’intérêt public majeur.
- Obtenir une dérogation de la Région pour transporter des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l’Union Européenne dans le cadre de leur éradication.