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Une initiative deBruxelles Environnement

Luttez contre l'expansion des espèces invasives en milieu aquatique

De nombreuses espèces aquatiques exotiques, végétales ou animales, ont colonisé les espaces naturels et sont devenues une réelle menace pour la biodiversité. Il est nécessaire de les gérer afin de limiter leurs impacts sur l’écosystème !

Myriophylle du Brésil, espèce reprise dans la liste d’espèces exotiques envahissantes

Préservez l'équilibre aquatique

La prolifération d'espèces invasives, tant végétales qu'animales, dans les milieux humides représente une menace sérieuse pour la biodiversité. Ces espèces exotiques envahissantes, souvent introduites pour des motifs ornementaux ou économiques, ou comme animaux d'agrément, nécessitent une gestion attentive pour minimiser leur impact sur l'écosystème.

Infos techniques

Public cible Entreprises - Particuliers - Pouvoirs publics - Professionnels
Saison Automne - Hiver - Printemps - Été
Type d'action Entretenir - Préserver
Espace concerné Jardin - Espace vert - Espace public - Natura 2000
Niveau Confirmé

Évitez les espèces invasives

En Europe et dans le monde, les espèces exotiques envahissantes menacent la biodiversité et les écosystèmes. 

Depuis 2012, l'ordonnance relative à la conservation de la nature identifie, dans son annexe IV, une liste d'espèces exotiques envahissantes qui font l'objet de diverses interdictions, sans aucune possibilité de dérogation : 

    • L'introduction ou la réintroduction intentionnelle dans la nature.
    • La vente, le transfert gratuit ou contre paiement, l'échange ou l'acquisition.

    En parallèle, l’Union Européenne a établi une liste d’espèces préoccupantes, pour lesquelles des actions sont menées.

    À ce jour, les listes européenne et bruxelloise se complètent, mais certaines interdictions ou exceptions ne sont pas cohérentes dans les deux textes juridiques. 

    Si la législation bruxelloise va bientôt être adaptée, il est pour l'instant nécessaire de prendre en considération ces deux listes afin d'adopter des mesures de gestion appropriées.


    Les espèces envahissantes à Bruxelles

    Les plantes invasives

    Les plantes suivantes, attestées sur le territoire bruxellois, sont considérées comme préoccupantes par l’Union européenne :

    • Élodée de Nuttall (Elodea nuttallii)
    • Myriophylle du Brésil (Myriophyllum aquaticum)
    • Laitue d’eau (Pistia stratiotes
    • Faux arum (Lysichiton americanus)
    • Balsamine géante (Impatiens glandulifera)
    • Berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum)


    De plus, les plantes suivantes sont identifiées dans la liste de la Région et/ou de l'Union européenne, mais ne sont pour l'instant pas attestées sur le territoire bruxellois :

    • Hydrocotyle fausse-renoncule (Hydrocotyle ranunculoides)
    • Élodée à feuilles alternes (Lagarosiphon major)
    • Jussie à grandes fleurs (Ludwigia grandiflora)
    • Jussie rampante (Ludwigia peploides)
    Quel est leur impact ?

    Souvent introduites dans les aquariums, mares et bassins de jardin pour leur pouvoir oxygénants, ces plantes à croissance rapide forment des herbiers si denses qu'ils empêchent la lumière de pénètrer, captent les ressources des plantes indigènes, asphyxient la faune aquatique et perturbent l'écoulement de l'eau. 


    Les animaux invasifs

    Les espèces animales suivantes, attestées sur le territoire bruxellois, sont considérées comme préoccupantes par l’Union européenne :

    • Crabe chinois (Eriocheir sinensis)
    • Écrevisse américaine (Faxonius limosus)
    • Écrevisse de Louisiane (Procambarus clarkii)
    • Tortue de Floride (Trachemys scripta)
    • Perche soleil (Lepomis gibbosus)
    • Goujon asiatique (Pseudorasbora parva)
    • Ouette d'Egypte (Alopochen oegyptiocus)
    • Erismature rousse (Oxyura jamaicensis
    • Rat musqué (Ondatra zibethicus)
    • Ragondin (Myocastor coypus)

    L'ibis sacré (Threskiornis aethiopicus) figure également sur la liste d'alerte mais n'est pour l'instant pas présent à Bruxelles.  

      Quel est leur impact ?

      Qu'elles aient été introduites de façon intentionnelle ou accidentelle, les espèces animales envahissantes peuvent exercer une prédation ou une concurrence forte sur les ressources. Elles peuvent également transporter ou propager des maladies. Ainsi, elles altérent la diversité et l'abondance des espèces indigènes et perturbent fortement les écosystèmes. 

      De plus, les espèces animales suivantes sont celles qui sont identifiées dans la liste bruxelloise, mais qui ne figurent pas dans la liste européenne :

      • Bernache du Canada (Branta canadensis)
      • Canard mandarin (Aix galericulata)
      • Poisson-chat américain (Ameiurus nebulosus)
      • Oie à tête barrée (Anser indicus)
      • Gibèle (Carassius gibelio)
      • Cygne noir (Cygnus atratus)
      • Grenouille rieuse (Pelophylax ridibundus)
      • Sandre (Sander lucioperca)
      • Umbre pygmée, Poisson chien (Umbra pygmaea)

      Évitez de les disperser involontairement

      Au-delà de l'introduction volontaire, certaines espèces profitent de nos usages des espaces naturels pour se disperser.

      De simples règles de biosécurité doivent être respectées pour ne pas propager ces espèces dans les milieux aquatiques : 

        • Prêtez une attention particulière aux parties humides de votre matériel et vêtements.
        • Vérifiez l’absence de boue, de fragments de plantes ou de petits animaux sur votre matériel et vos vêtements susceptibles d’être en contact avec le cours d’eau et ses berges. Retirez-les et laissez-les sur site à distance du cours ou point d’eau. 
        • Nettoyez votre matériel, vos chaussures et vos vêtements avec de l’eau propre (de préférence chaude), en dehors des zones naturelles.
        • Séchez votre matériel et vos vêtements pendant au moins 48h (plantes et animaux peuvent survivre plusieurs jours dans des conditions humides).
        Photo d'une personne nettoyant ses chaussures avec une brosse
        © Invasive alien species National Scientific Secretariat
        Photo d’une écrevisse américaine avec des tâches rougeâtres sur les segments de l’abdomen
        Ecrevisse américaine © Wikipedia - Astacoides, CC BY-SA 3.0

        Détectez et éliminez rapidement les espèces émergentes

        Comme il est impossible d’empêcher l’installation de toutes les espèces invasives, il est important de les détecter au plus vite pour les éliminer. Les interventions précoces permettent, dans de nombreux cas, d’éviter que de nouvelles espèces exotiques colonisent les milieux naturels, ou d’éviter d’augmenter le nombre d’endroits envahis.

        Si une nouvelle espèce invasive n’est pas détectée et éliminée rapidement, cela devient de plus en plus difficile. On peut néanmoins entreprendre des actions pour les confiner dans certaines parties du territoire ou pour réduire leurs effectifs. Ces actions sont à mener plus rigoureusement encore dans les sites naturels protégés et les sites de haute valeur biologique.

        Chaque espèce ayant une méthode d’éradication différente, référez-vous aux documents d'identification et de gestion mentionnés dans la rubrique "En savoir plus".

        Sachez quand ne pas intervenir

        Dans certains sites envahis, il peut être décidé de ne pas intervenir, pour diverses raisons : 

        • Manque de moyens.
        • Difficultés d’accès.
        • Peu d’intérêt biologique du site ou isolement par rapport à d’autres sites comparables.

        Même s’il n’y a pas de chantier de gestion prévu, des mesures de confinement peuvent être envisagées. Dans certains cas il est pertinent d'interdire les activités susceptibles de propager l’espèce comme la navigation, la pêche, la récolte de plantes... 

        Pour certaines espèces animales (écrevisses), il peut s'avérer judicieux de mettre en place des barrières physiques empêchant la dispersion des individus.

        Intervenez avec des experts

        Les barrières physiques, décrites en détail dans le document d'identification et bonnes praiques de gestion des écrevisses exotiques envahissantes, sont relativement faciles à mettre en place en milieu terrestre.

        Il est néanmoins recommandé que le chantier de gestion soit supervisé par un expert, qui informera les parties prenantes sur les spécificités de l’espèce à contrôler, mais aussi sur les enjeux de conservation du site.

        Lorsque des actions de gestion sont envisagées, il est important d’éviter la propagation involontaire des espèces via des graines ou des fragments de plantes. Le risque de dispersion varie selon l’espèce, mais des mesures de confinement (décrites dans le guide de bonnes pratiques et de gestion RIPARIAS) sont souvent nécessaires autour de la zone traitée.

        Donnez la priorité à certains sites et certaines espèces

        Gestion de terrain Hydrocotyle
        Gestion de terrain Hydrocotyle © Adrien Latli, LIFE Riparias

        De manière générale, la priorité est à donner aux espèces :

        • Émergentes et qui peuvent encore faire l’objet d’une éradication à l’échelle régionale ou nationale.
        • Qui font l’objet d’une obligation de gestion.
        • Pour lesquelles il existe des méthodes d’éradication locale réalistes et accessibles.

        Pour une espèce donnée, la priorité est à donner aux sites :   

        • Qui présentent un intérêt écologique particulier et/ou un statut de protection.
        • Où les populations risquent de se disperser massivement.
        • Qui ne seront a priori pas réenvahis rapidement après l’intervention.
        • Où l’éradication, ou au moins un bon niveau de contrôle, est techniquement atteignable sur base des caractéristiques locales (type de berges, superficie, facilité d’accès, niveau d’envasement, etc.).
        • Qui présentent un bon potentiel de restauration écologique. 
        Herbier de myriophylle du Brésil © X. Vermeersch, Bruxelles Environnement

        Surveillez activement

        Grâce à une bonne surveillance collective du territoire, les populations d’espèces invasives peuvent être gérées suffisamment tôt pour augmenter les chances de succès.

        Partagez vos observations

        Si vous trouvez une espèce exotique envahissante dans votre étang, votre jardin ou sur le terrain, prenez une photo et partagez vos observations sur les portails iNaturalist ou Observations.be. Cela permet de partager les données avec les professionnels, même au niveau mondial, pour mieux préserver la biodiversité.


        Regardez la vidéo pour découvrir comment contribuer à la lutte contre les espèces exotiques envahissantes en participant activement à la surveillance sur le terrain :

        Obligations, interdictions... que dit la loi ?

        Il est interdit de :

        Il est obligatoire de :

        • Obtenir une dérogation de la Région pour détenir, sous des conditions strictes telles que le confinement, des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l’Union Européenne dans un cadre scientifique ou pour des raisons d’intérêt public majeur.
        • Obtenir une dérogation de la Région pour transporter des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l’Union Européenne dans le cadre de leur éradication.

        Partenaire

        Avec le soutien du projet LIFE RIPARIAS

        CC BY NC

        En savoir plus

        Fiches espèces associées