Aménagez en réduisant les allergies au pollen
Certaines personnes sont sensibles au pollen. Comment favoriser le développement de la nature tout en limitant les effets négatifs des allergies ? Voici quelques recommandations.
Trouvez l’équilibre entre la santé et la nature
Les allergies au pollen sont une préoccupation de santé publique, mais les espaces naturels riches et diversifiés sont nécessaires pour la santé physique et psychologique. Il est donc indispensable de trouver un équilibre et d’éviter une approche excessive qui viserait à éliminer toute plante à pollen aérien.
Infos techniques
Aménagez des espaces verts peu/pas allergisants
Lors d’un nouvel aménagement, choisissez les plantations pour favoriser les espèces peu ou pas allergisantes.
Il s’agit de concevoir ou adapter l’espace en gardant ces éléments en tête :
Cette approche a ses limites, puisqu’on conseille toujours de concevoir son projet autour des éléments existants, en maintenant les habitats intéressants, arbres, arbustes, pelouses de bonne valeur écologique…
Optez pour la diversité végétale
- Diversifiez et mélangez les essences plantées : cela permet de réduire la concentration excessive d’une espèce en particulier qui dominerait l’aménagement et produirait de grandes quantités d’un seul et même pollen.
- Certaines personnes allergiques au pollen d'une plante en particulier, peuvent réagir également de manière allergique au pollen d'autres plantes qui partagent des protéines similaires. Sélectionnez donc les plantes en diversifiant les genres et familles botaniques, afin de réduire ces problèmes d’allergies croisées. C’est en particulier important pour les arbres.
- Privilégiez des plantes à fleurs pollinisées par les insectes (papillons, abeilles…) Ce sont généralement des fleurs colorées, parfois odorantes. Leur pollen lourd et collant tombe vite au sol et ne se disperse pas dans l’air.
- Privilégiez les espèces considérées comme peu allergisantes (consultez notre « Hôtel des espèces »).
- Evitez de planter des platanes, ils contribuent aux irritations des muqueuses par la production de poils irritants microscopiques qui se détachent facilement des feuilles et des fruits.
Repensez l’aménagement de vos pelouses
- Agrémentez vos pelouses de plantes à fleurs peu allergisantes : pissenlits, trèfles, véroniques petit-chêne, etc. Elles prendront la place des graminées !
- Optez pour des alternatives au gazon : micro-trèfle, pelouses de thym serpolet, tapis de sédums (comme sur les toitures végétalisées) pour les zones non piétinées, et des tapis de mousse ou d’helxine pour les zones ombragées…
- Évitez les jardins minéraux, le gazon artificiel ou les surfaces bétonnées, mais limitez les surfaces de pelouse en privilégiant les aménagements favorables à la biodiversité. Un tas de bois, une spirale à insecte, un pierrier, un bac à sable pour abeilles (sandarium) ou une mare sont des éléments précieux pour la nature.
Évitez le sexisme botanique !
Pour éviter les « salissures » provoquées par les fruits et graines des arbres, les jardiniers et pépiniéristes ont privilégié les espèces mâles obtenues par des techniques de sélection et de greffage. C’est en partie ce qui explique la densité des pollens de certaines espèces en ville, ces sujets mâles produisant parfois 10 fois plus de pollen que les sujets hermaphrodites de la même espèce.
- Équilibrez à 50/50 les plants mâles et femelles d’espèces ou variétés non hermaphrodites : Sur un petit terrain, il peut être pertinent de tendre vers du 100 % femelles pour contrebalancer des plantations 100 % mâles de l’environnement proche (alignements d’arbres p.ex.).
- Greffez les arbres mâles existants avec des greffons femelles de la même espèce pour améliorer l’équilibre des sexes.
Créez des zones tampons pour préserver les personnes sensibles
Prévoyez une haie vive ou des pergolas végétalisées le long des pièces de vie et lieux de santé (hôpitaux). Cela servira d’écran végétal entre la source du pollen et les lieux fréquentés pour réduire l’exposition des personnes sensibles.
- Évitez de produire des effets d’écran (haies, couronnes contiguës…) qui entourent tant les plantes que les pièces de vie, ce qui réduit la ventilation et la dispersion du pollen.
- Privilégiez des haies vives qui ne doivent pas être taillées fréquemment (la taille tend à faire circuler le pollen dans l’air).
- En plein pic de pollen, il peut être utile d’asperger la haie à l’eau claire, de haut en bas (une fois par mois ou une fois par semaine en fonction de la météo). En période de sécheresse, veillez à utiliser l’eau avec parcimonie.
- Respectez les distances de plantation d’arbres par rapport aux façades et mitoyennetés.
Dans les zones sensibles (ex : à proximité des hôpitaux et cliniques), il est préférable de limiter les prairies de fauche tardive à moins de 20 mètres des entrées et zones fréquentées par les patients.
- Privilégiez des plantations de massifs bas, des haies, des platebandes mélangées ou des prairies fleuries à faible fraction de graminées (mélanges pures fleurs).
Adaptez vos pratiques quotidiennes
Certains petits ajustements peuvent aider à limiter l’exposition au pollen et l'inconfort lié aux allergies.
- Tondez la pelouse lorsqu’elle est très légèrement humide, tôt le matin ou après une averse. L’humidité limite la dispersion du pollen qui s’y est déposé.
- Limitez la pollution atmosphérique et préservez la nature en réduisant vos déplacements en voiture. Au lieu de réduire la place de la nature, réduisons la pollution !
- Consultez un allergologue (médecin spécialisé) en cas de réactions graves, notamment d’asthme, pour disposer des traitements nécessaires ou envisager une désensibilisation.
- Informez-vous sur les périodes de forte concentration de pollen au moyen d’application mobiles ou sur le site www.airallergy.be.