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Une initiative deBruxelles Environnement

Participez au sauvetage de batraciens

Grenouilles, crapauds, tritons, salamandres… À la fin de l'hiver, les batraciens rejoignent les mares et lieux de ponte. Un aller-retour nocturne périlleux qui entraine une mortalité élevée sur nos routes. Aidez-les à traverser en sécurité en participant aux actions des groupes citoyens et de Natagora.

Aidez-les à traverser la rue

De février à avril, en fonction de la météo, les températures plus douces et le temps humide poussent les amphibiens à sortir d’hibernation pour rejoindre les mares et étangs où ils sont nés, en vue de s’y reproduire. 

Un véritable périple semé d’embûches, qui peut s’avérer mortel lorsqu’ils traversent des routes. Heureusement, chaque année, une centaine de bénévoles bruxellois se mobilisent pour sauver les batraciens et offrir un avenir aux têtards !

Infos techniques

Public cible Particuliers
Saison Hiver - Printemps
Type d'action Préserver - S'engager
Espace concerné Voirie - Espace public - Natura 2000
Niveau Débutant

Découvrez où participer

Les batraciens sont surtout menacés par les voitures, directement écrasés par les roues, ou aspirés par le flux d'air provoqué par passage des véhicules rapides (à partir de 30km/h), ils se cognent alors mortellement sur les bas de caisse. 

C'est donc sur les voiries qui traversent des parcs avec des étangs, des zones humides, des sites naturels et des fonds de vallées que le problème de mortalité est le plus élevé.

L’association Natagora propose une carte des sites de sauvetage de batraciens à Bruxelles et en Wallonie. 

  • En jaune : les sites de sauvetage gérés que vous pouvez rejoindre.
  • En rouge : les sites non gérés où on cherche des coordinateurs.
  • En bleu : les activités proposées autour du sauvetage (balades, conférences, animations...).
Amplexus © Rudmer Zwerver, Saxifraga
Neuf sites suivis en région bruxelloise

Depuis 2018, Natagora est soutenue par Bruxelles Environnement pour coordonner le suivi des sites de migrations et des opérations de sauvetage. Le nombre de sites est passé progressivement de 3 à 5, puis à 9 en 2023. Les coordinateurs des actions sur place contribuent également à l'inventaire des batraciens pour alimenter l'Atlas des amphibiens et reptiles de Bruxelles.

Vous souhaitez vous impliquer sur un site non géré ou signaler une zone de migration non couverte ? Écrivez directement à Natagora !

© Kees Marijnissen, Saxifraga

Quand ont lieu les migrations ?

Migration : Mi-Février - Mai

Les batraciens sortent de leur repos hivernal en février, parfois plus tard, quand les nuits dépassent 4°C pendant plusieurs jours d'affilée. 

Les migrations débutent réellement quand les températures atteignent au moins 7°C en soirée, que la météo est humide à franchement pluvieuse, mais avec un vent faible (moins de 3 Beaufort). 

La période s'étale en général de mi-février à avril pour le pic des déplacements, avec des "retours" qui peuvent s'effectuer au compte-goutte jusqu'à l'été. Les périodes exactes varient d'une année à l'autre.

Les actions volontaires sont surtout concentrées de février à fin avril. Les coordinateurs suivent attentivement les conditions météo propices et quelques éclaireurs guettent attentivement tout mouvement : les bénévoles sont rapidement prévenus lorsque des renforts sont attendus !

Les actions se déroulent après le coucher du soleil, en début de soirée. Vous pouvez quitter le site à l'heure qui vous convient (en prévenant le coordinateur pour qu'il ne s'inquiète pas !), mais généralement les besoins s'amoindrissent en seconde moitié de soirée quand le trafic automobile diminue ou quand les conditions météos changent.

Participez en toute sécurité

Pour aider les grenouilles, crapauds et autres tritons à traverser nos routes, vous passerez du temps dans l’obscurité, en bordure de chaussée avec des traversées régulières. Une activité qui n’est pas sans risque, même si les coordinateurs des actions mettent tout en œuvre pour limiter le danger.

Les actions bénévoles sont menées à vos risques et périls. Suivez ces quelques recommandations pour vous protéger au mieux :

  • Surveillez vos alentours en permanence : ne portez pas de casque ou d’écouteurs pour entendre les bruits et travaillez en vous tournant face au sens de circulation (véhicules face à vous).
  • Restez en lieu sûr : marchez le plus possible sur le trottoir ou sur l’accotement, limitez au maximum votre activité sur la chaussée et traversez sur le passage clouté situé endéans les 30 mètres.
  • Privilégiez votre sécurité : ne prenez aucun risque, même pour ramasser un animal en danger.
  • Assurez votre visibilité : équipez vous d’une veste réfléchissante (gilet fluo) et d’une lampe torche. Toute autre équipement de visibilité est bienvenu (bracelets fluo, lampes frontales, etc.)
  • Sécurisez les enfants : communiquez-leur bien sur les précautions à prendre et surveillez les en permanence ! Si ce type d'activité est un apprentissage de la nature, les petits et tout-petits ne devraient pas accompagner sur les routes à fort trafic.
  • Repérez les lieux : sur un nouveau site, visitez les lieux avant la tombée de la nuit et profitez de la lumière du jour pour y repérer les dangers éventuels (ornières, bordures, nids de poules, sortie de garage/parking...).

Sur les sites gérés par Natagora, les bénévoles sont couverts par une assurance de l'association. Natagora fournit également des vestes fluorescentes et garantit un affichage sur site en collaboration avec les communes concernées.

Habillez-vous pour une soirée fraîche et humide !

Les opérations sur le terrain peuvent prendre parfois quelques heures, pour les bénévoles les plus motivés. Il est aussi possible de ne participer que pour des périodes plus courtes, à discuter avec les coordinateurs de chaque zone.

Dans tous les cas, couvrez-vous bien et, en plus du gilet fluo, n'oubliez pas :

  • Des vêtements chauds et imperméables, cela peut être inconfortable avec une tenue inadaptée.
  • Des bottes ou chaussures de marche ou adaptées au travail extérieur (sol glissant, boue...), une paire différente par site de traversée.

Si vous n’êtes pas en condition physique pour intervenir directement ou ne souhaitez pas manipuler directement les batraciens, discutez avec les coordinateurs locaux pour voir comment aider avec d’autres interventions : communication et coordination des bénévoles, sécurisation des routes en amont, approvisionnement en thé chaud ou café, etc.

© Rudmer Zwerver, Saxifraga

Manipulez les batraciens avec précaution

Équipez-vous pour la traversée !

S'il est possible d'aider à mains nues, les afflux de petites bêtes lors de certaines soirées propices aux migrations ou les actions sur des tronçons de route plutôt longs nécessitent des moyens adaptés pour garantir le confort des usagers de ces "transports hors du commun".

Il vous faut idéalement :

  • Une lampe torche ou une bonne lampe frontale, bien pratique pour éclairer vos pas en terrain glissant et/ou pour localiser les petites bêtes sur les pelouses et dans les fourrés.
  • Un seau propre, bien rincé à l’eau claire pour éviter d’exposer les batraciens à des résidus de produits d’entretien. Utilisez des seaux différents pour différents sites de traversée.
  • Quelques bouteilles d’eau de source pour rincer vos mains ou le matériel.
  • Du gel hydroalcoolique (désinfectant) à n'utiliser qu'après la dernière traversée !
  • Des gants jetables en vinyle (sans poudre ou talc) - facultatif mais conseillé.
  • Un carnet et de quoi noter vos "scores" de la soirée pour contribuer aux inventaires !
Mesures sanitaires

Les batraciens sont potentiellement affectés par des champignons de la peau qui augmentent la mortalité. Grenouilles, crapauds, tritons et salamandres peuvent être porteurs de plusieurs souches fongiques (Batrachochytrium dendrobatis) qui semblent en équilibre avec les populations et ne provoquent pas de grands dégâts chez nous. 

La situation est par contre critique pour les salamandres tachetées, dramatiquement touchées par une souche exotique récemment apparue en Europe (Batrachochytrium salamandrivorans). 

Pour éviter de propager ces maladies mortelles pour ces petits animaux, mais non transmissibles à l'humain, des mesures de biosécurité sont prévues dans le cadre du plan national contre la chytridiomycose.

Pour les actions de traversée de batraciens, chaque bénévole doit disposer de 1 set de matériel (= bottes, seau) par endroit qu’il ne peut pas utiliser à un autre endroit. L'objectif est d'éviter de disséminer la maladie. Une fois les opérations terminées , il convient de se désinfecter les mains avec un gel hydroalcoolique ou de jeter les gants jetables en vinyle.

Allers, retours, chassé-croisé ?

Même au sein d'une même espèce, les animaux n'ont pas tous le même rythme biologique. 

Tout comme certaines personnes sont plutôt du matin ou d'autres du soir, la sortie d'hibernation et le parcours jusqu'aux sites de reproduction s'étale dans le temps, d'abord dans le sens des allers (descente vers les points bas où se trouvent les mares), puis des retours dans l'autre sens. 

Pendant toute une période, les derniers allers croisent les premiers retours : c'est le grand chassé-croisé sur les routes !

Il est donc important d'aider les batraciens à traverser la route dans le bon sens, celui de leur trajet initial. Pas toujours facile de s'y retrouver !

Des bénévoles identifient un batracien à l'aide d'une torche.
© F. Didion, Bruxelles Environnement

Faire chambre à part ?

Pour une traversée optimale, sur un long tronçon ou lorsque les bénévoles manquent, il est possible d'utiliser deux seaux :

Un premier seau dédié aux crapauds mâles solitaires. Véritables goujats, les crapauds s'agrippent vigoureusement à tout ce qui ressemble vaguement à une femelle, un risque accru lorsque tout ce petit monde est mélangé, tant pour les crapauds femelles que pour les grenouilles, qui peuvent se retrouver coincées dans des grappes de mâles.

Un second seau pour les autres cas : crapauds accouplés (petit mâle déjà agrippé à une femelle, plus grosse) - aussi appelé amplexus -, grenouilles vertes et rousses.

Pour les salamandres et tritons, il est conseillé de les faire traverser individuellement après les avoir fait inspecter et identifier par le coordinateur.

© Rudmer Zwerver, Saxifraga

Agissez dans le respect des animaux

En tant qu’espèces semi-aquatiques, les batraciens doivent vivre dans des conditions humides, même lors de leurs périodes hors de l’eau. Leur peau, très sensible, est donc couverte d’un mucus qui les protège du dessèchement pendant leurs balades. Manipuler les animaux peut perturber cette couche protectrice et poser des soucis plus ou moins importants pour la santé et le bien-être de ces petits animaux.

  • Regardez où vous mettez-les pieds et faites attention en reculant ou en avançant trop vite ! Il n’est pas rare de marcher par mégarde sur des petites bêtes, surtout en groupe, ou encore dans les pelouses où on les discerne moins bien.

  • Gardez les animaux en moins le moins longtemps possible en mains, et ne les manipulez que si c'est nécessaire à leur survie.
  • Manipulez-les avec les mains humides, propres et rincées à l’eau claire.

  • Si vous utilisez des gants, utilisez des gants en vinyle à usage médical (non poudrés).
  • Utilisez un seau propre pour déplacer les animaux sur des distances de plus de quelques mètres (chaussée large à fort trafic, grande distance à traverser…).
  • Relâchez-les le plus près possible de l'emplacement où ils étaient. Déplacer les batraciens sur de grandes distances est interdit.
  • Agissez avec délicatesse : leurs os sont fragiles et toute chute d’une hauteur supérieure à celle d'un genou peut provoquer des fractures et des lésions internes invisibles. 
Attention, venin ?

Certains batraciens, notamment le crapaud commun, secrètent un venin. Inoffensif, il peut néanmoins irriter les muqueuses des yeux et du nez et provoquer des réactions chez les personnes au terrain allergique. Pensez à vous rincer régulièrement les mains à l’eau claire (et/ou portez des gants) et à ne pas vous toucher le visage.

  • Ne serrez pas trop vigoureusement la main, surtout avec les plus petits animaux comme les tritons.
  • Évitez à tout prix de laisser tomber les tritons : très fragiles, ils peuvent en mourir.
  • Évitez d'accumuler trop d'animaux dans un même seau, libérez-les rapidement.
  • Proscrivez les crèmes pour les mains, crèmes médicales, restes de savon, restes de nourritures, etc.
  • Si vous utilisez des gants, évitez les gants en caoutchouc ou latex poudrés et talqués qui laissent des substances sur la peau fragile des batraciens.
  • Évitez également les gants en laine, en tissus ou en toute autre matière abrasive ou susceptible de laisser des particules ou des filaments sur les animaux.
  • Ne vous désinfectez les mains avec le gel hydroalcoolique qu'après la fin de vos activités et ne touchez plus les batraciens ensuite.
© Rudmer Zwerver, Saxifraga

En voiture ou à vélo/moto ?

La mortalité élevée de batraciens sur nos routes en période de migration devrait nous inviter à la plus grande vigilance, qui plus est lorsque des bénévoles sont sur le terrain.

  • Soyez vigilant sur la route dès février, dès la tombée de la soirée jusqu’au lever du jour.
  • Ralentissez à la vue des bénévoles en gilet fluo et/ou des panneaux de signalisation marqués d'une grenouille : ils marquent temporairement les zones de migration ! Roulez au pas et évitez tant humains que batraciens.
  • Prenez votre mal en patience... et souriez ! Vous faites un geste facile pour la nature !
Panneau routier "Attention ! Migration des batraciens"
© Butschebuerg Jwh, Wikimedia Commons
Une salamandre sur un tapis de mousse.
Salamandre tachetée © Dirk Hilbers, Saxifraga

Obligations, interdictions... que dit la loi ?

Remarque : tous les batraciens indigènes bénéficient d'une protection stricte, sur l'ensemble du territoire régional.

Il est interdit de :

  • Tuer intentionnellement ou en connaissance de cause des batraciens.
  • Capturer, détenir en captivité, élever ou introduire dans la nature des batraciens d'origine indigène, y compris leurs œufs et leurs larves (têtards).
  • Introduire ou relâcher dans la nature des batraciens d'origine exotique.
  • Empêcher l'accès des batraciens à un site de ponte.

Il est obligatoire de :

  • Capturer et transporter une espèce protégée si elle est en danger vital immédiat et déposée dans un milieu similaire proche .
  • Déposer les batraciens au plus près de là où ils ont été soustraits au danger.
  • Disposer d'une dérogation Nature délivrée par Bruxelles Environnement pour déplacer des populations de batraciens, combler des mares habitées ou empêcher l'accès à un site de ponte.

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